Un crématorium au plan en forme d'ondes

Télérama 25 février 2009

Le cercle des disparus
Près de Rennes, le futur crématorium, installé dans un lieu calme et verdoyant, fait le pari de la rondeur.
DES BLOCS DE GRANIT ENTOURENT LE BÂTIMENT, ÉVOQUANT LES MÉGALITHES DE STONEHENGE.

ARCHITECTURE
LE CRÉMATORIUM DE RENNES
MÉTROPOLE, À VERN-SUR-SEICHE


Le cercle comme symbole de l'immuable mécanique du cosmos et du temps. Dans toutes les civilisations, toutes les cultures, toutes les traditions, le cercle est le signe sans défaut qui rassemble et conduit à la méditation. Une image fort à propos ici, dans cette clairière de la forêt de Vern-sur-Seiche, à quelques kilomètres de Rennes, même si « ce n'est qu'après avoir longtemps tâtonné pour répondre au mieux au programme que nous sommes arrivés à cette forme si évidente», reconnaît Philippe Croisier, l'un des dix architectes associés au sein de Râtelier Plan 01, maître d'œuvre de ce bâtiment assez particulier. En effet, il s'agit d'un... crématorium. Il faut bien en construire, car la demande est forte : la crémation, en progression constante, représente 27 % des obsèques en France, et près de 50 % en région Bretagne ; sur Rennes Métropole, Factuel, celui de Montfort-sur-Meu, arrive à saturation. Et il faut en construire d'autant plus qu'il existe aussi une très forte demande de lieux alternatifs à l'église pour les obsèques. «Au-delà de l'aspect technique de cet ouvrage, nous devions pouvoir accueillir simultanément plusieurs cortèges, et leur offrir des espaces de recueillement dignes, beaux, respectueux, et qui ne ressemblent à rien d'autre, explique encore l'architecte. Le cercle s'est donc imposé. » Les cercles, plus exactement : celui du périmètre de la forêt qui ceint le site, celui des parkings en alvéoles dissimulées par la végétation ; puis, comme une forme de barrière sacrée qui évoque Stonehenge, le monument mégalithique du sud de l'Angleterre, un dernier cercle de blocs de granit qui entoure le bâtiment... circulaire.
Vaste construction de verre et de bois brut - du châtaignier du pays -, sous un toit où poussent les herbes folles, il abrite deux salles de recueillement, une cafétéria, un hall et quelques recoins, tous circulaires, évidemment. Pour rappeler encore cette figure parfaite, où le début et la fin se confondent.
LUC LE CHATELIER

Le projet, qui devrait être livré en juin, est visible jusqu'au 10 mai à l'exposition « GénéroCité », Cité de l'architecture et du patrimoine, Paris 16e. Tél. : 01-58-51-52-00.

Le site de Stonehenge