GROUPE 2

Caroline Chan, Paul Freland & Daniela Faria



Promenade visuelle

Nous voulions offrir au visiteur un paysage pittoresque dans lequel il pourrait se perdre, dont il pourrait se nourrir et qu'il pourrait s'approprier.
Cela tout en conservant la simplicité, la nudité du terrain initial et en se contentant de mettre en valeur ses particularités.

Pour cela, nous avons choisi d'installer trois grands cadres noirs à l'avant de la zone de repos. Ceux-ci symboliseraient la plongée dans le paysage, tel un chef d'oeuvre exposé dans un musée en plein air. De chaque côté de ces éléments, on monterait des sortes de cloisons végétales afin de séparer le promeneur du monde extérieur, de l'obliger à regarder au travers du cadrage et de l'inciter à gagner un état de solitude enclin à la rêverie, la méditation et la contemplation.

Nous avons associé ces appuis visuel à une sonorité, celle de l'eau ; pour son calme, sa limpidité et sa régularité. Nous avons donc choisis de creuser un petit canal. Celui-ci passant près des cadrages, apporterait à la fois sérénité et évasion ; il s'agirait également d'un renvoi au passé de l'abbaye et d'un miroir d'eau reflétant le ciel. A l'arrière de ces espaces, on trouverait des tables, prolongations de cette note de douceur, de clarté et de transparence par son contenu liquide arrêté par une vitre non teintée.

Nous voulions également que quelque soit la saison, il y ait toujours quelque chose à voir dans ce jardin, d'où cette utilisation des prairies fleuries. Cette technique consiste en la plantation de diverses variétés qui ne s'éveilleraient pas en même temps mais plutôt en alternance, et qui serait donc à l'origine d'une rotation, d'un cycle dans la composition du paysage. Dans ce jardin, elles posséderaient deux dominantes chromatiques, une bleue et une orange. Ce couple de complémentaires accentuerait le contraste entre deux zones, l'une rectangulaire, et l'autre sous la forme d'un trapèze.

Ces formes géométriques s'inséreraient avec douceur dans le paysage, elles devront s'y fondre et non faire tâche. Elles seront à l'image de la présence de l'homme dans ce jardin, un aspect artificiel, ordonné, en contraste avec le naturel, la liberté sauvage de la flore sur le reste du terrain. Ces deux étendues ne seront visibles dans leur linéarité que d'un seul point de vue, le porche de Saint Benoît, point d'arrivée du circuit balisé. On utilisera d'autres effets visuels et illusions pour dialoguer, jouer avec le promeneur en dirigeant son regard sur des éléments forts.